Il faut suivre les « salafs » ! Untel est du « minhaj » (voie) ! untel n’est pas du « minhaj » ! Tel savant fait partie de ahl-as-sunna wal-jama’a, l’autre pas ! Autant d’expressions qui interviennent dans les discussions sans en définir le sens véritable. Sans même le définir, ce fameux « minhaj » est devenu un artifice d’exclusion. Le minhaj, c’est la voie des « salafs » diront certains, c’est comprendre le Coran et la Sunna selon la compréhension des salafs. Mais qui sont les « salafs » et quels sont les contours de cette compréhension ? Comment s’assurer que la compréhension de l’un ou de l’autre est fidèle à la voie des « salafs » ? Soucieuse d’apporter une lecture authentique, Havre De Savoir, organise un séminaire pour répondre à ces questions qui n’ont jamais été expliquées et définies clairement au public francophone. Cheikh Moncef Zenati,…
Le hadith singulier : implication et champs d’application Illustration : les djinns peuvent-ils posséder l’être humain ? Le hadith singulier « aahaad » est un hadith rapporté par un, deux rapporteurs ou plus, sans satisfaire les conditions du notoire. Pour la majorité des fouqahas (jurisconsultes) et des spécialistes des fondements du droit musulman hanafites, shafi‘ites et malikites, le hadith singulier implique une connaissance conjecturale probante et non pas une connaissance catégorique[1]. Ainsi, il doit être mis en application, s’il satisfait aux conditions de recevabilité, uniquement dans les domaines relevant de la pratique (culte et affaires sociales), mais pas dans les domaines relevant du dogme « ‘aqida ». En effet, les éléments de la foi ne peuvent être fondés que sur une connaissance catégorique. Or, le hadith singulier implique une connaissance conjecturale et déductive, il ne peut donc pas être en mesure d’établir un élément de la foi. Par conséquent, nous ne sommes pas astreints à croire au contenu des…
‘Omar (ra) dit : « J’ai entendu le Prophète (saws) dire : « Les actes ne valent que selon les intentions qui les animent et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire. Aussi, celui qui émigre pour Allah et son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Allah et son Messager. Et celui qui émigre en vue d’acquérir des biens de ce bas-monde ou d’épouser une femme, son émigration ne sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré ».» (rapporté par al-Boukhari et Mouslim) Commentaire du hadith – L’imam ash-Shafi’i (mort en 204 H) dit à propos de ce hadith : « Ce hadith représente le tiers du savoir. Il intervient dans soixante-dix chapitres du droit musulman »[1]. – L’imam Ahmed ( mort en 241 H) dit [2] : « Les fondements de l’islam se résument à trois hadiths :…
Al-Boukhari rapporte d’après Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimés de Dieu que ces jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de dhoul-hajja) ». Al-imam Ahmed rapporte d’après Ibn ‘Omar, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où l’action est plus méritoire et plus aimée de Dieu que ces dix jours. Pendant ces jours, faites le « tahlil »(dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ». Ibn Hibban rapporte d’après Jabir ibn ‘Abdillah, que le Prophète (BDSL) dit : « Le meilleur jour de l’année est le jour de ‘Arafat ». Les actions recommandées durant ces dix jours 1- Accomplir le Pèlerinage et…
L’islam est venu libérer la femme après avoir été méprisée, écartée et ignorée durant les périodes successives de paganisme. Elle était considérée comme un bien que le mari possédait et dont il disposait comme bon lui semble. S’il venait à mourir, ses proches héritaient d’elle comme on héritait des biens et des animaux. L’islam est venu changer cette triste situation en proclamant : « Ô les croyants ! Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur gré » (4 : 19). Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, dit : « Lorsque l’homme mourrait, ses proches avaient tous les droits sur sa femme. L’un d’eux l’épousait s’il le souhaitait, et s’ils le voulaient, ils la mariaient à quelqu’un d’autre. Et s’ils le voulaient, ils l’empêchaient de se remarier. Ils avaient plus de droits sur elle que ses propres parents. Le verset suivant fut alors révélé : « Ô les croyants ! Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur…
Les traditionnistes et les spécialistes des fondements du droit musulman divisent les hadiths selon le nombre de leurs transmetteurs en deux catégories : le hadith dit « notoire » (moutawtir) et le hadith dit « singulier » (aahaad) Le hadith notoire « moutawatir » C’est le hadith rapporté par un grand nombre de transmetteurs, dont la raison veut qu’il soit impossible qu’ils conviennent tous d’un mensonge et ce, à chaque maillon de la chaîne des transmetteurs, du début à la fin de la chaîne. Le hadith « moutawatir » est transmis par un si grand nombre de personnes que la raison exclut toute erreur ou toute possibilité de convenir d’un mensonge, du fait, par exemple, qu’elles soient de régions différentes, de métiers différents, de milieux différents, sans être sous l’effet d’une même passion ou localisées dans un même endroit, ni sous l’influence d’une autorité qui les aurait rassemblées pour transmettre une information. Le hadith notoire est divisé en deux catégories :…
Abou Hourayra (rad) rapporte que le Messager de Dieu (saws) dit : « Dieu est bon et n’accepte que ce qui est bon. Par ailleurs, Dieu a prescrit aux croyants ce qu’Il a prescrit aux Messagers en disant : « Ô Messagers ! Mangez de ce qui fait partie des bonnes choses et faites le bien »[1] et en disant : « Ô vous qui avez cru ! Mangez de ce qui fait partie des bonnes choses que Nous vous avons attribuées »[2]. Puis, il mentionna le cas de l’homme qui, prolongeant son voyage tout échevelé et poussiéreux, tend les mains vers le ciel : « Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! » alors que sa nourriture est illicite, sa boisson illicite, ses vêtements illicites et qu’il se nourrit de choses illicites, comment serait-il exaucé ? » (rapporté par Mouslim) Le Prophète (saws) indique ici les bienséances à observer pendant l’imploration de Dieu « dou’a » ainsi que les causes entrainant ou empêchant son exaucement. Dans l’article précédent (lire ici), nous avons cité…
Alors que le monde entier se mobilise pour Gaza, on voit des fatwas apparaître sur internet interdisant aux musulmans de manifester. Du mufti d’Arabie Saoudite au prédicateur sur internet, on apprend qu’il serait interdit de dénoncer l’injustice en Palestine par la manifestation. Il serait interdit aussi de boycotter. Il serait également interdit de se rebeller face au dirigeant. Autant d’interdictions qui ne font que troubler la vie des musulmans et qui sont véhiculées par une mauvaise interprétation des sources. Si certains veulent limiter l’islam à ces interdictions et maintenir cet état d’inertie chez la communauté, cheikh Moncef Zenati vient apporter des éclaircissements sur ces interdictions et apporte une lecture plus équilibrée des textes. Si le musulman ne se lève pas contre l’injustice, s’il ne se mobilise pas, s’il n’apprend pas à consommer de manière éthique, qui le fera ? Quand nos frères et sœurs se font massacrés dans le monde,…