Au moins 74 manifestants pro-Morsi ont été tués lors d’affrontements avec la police anti-émeutes égyptienne et des hommes en tenue civile, dont de nombreux manifestants ayant reçu des coups de feu mortels à la tête ou à la poitrine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ils ont été tués le 27 juillet lors d’affrontements ayant duré plusieurs heures sur une route à proximité d’un sit-in des Frères musulmans devant la mosquée Rabaa al–Adawiya, dans l’est du Caire.
Human Rights Watch a mené des entretiens avec sept témoins des violences, et examiné plusieurs vidéos montrant les incidents. Des membres du personnel médical d’un hôpital de campagne où de nombreuses victimes ont été transportées ont indiqué à Human Rights Watch que certains décès s’apparentaient à des meurtres ciblés, compte tenu de l’emplacement des blessures dues à des coups de feu dont l’angle allait selon toute probabilité causer la mort.
Les violences ont eu lieu quelques heures après l’annonce par le président intérimaire Adly Mansour que « l’État doit imposer l’ordre avec toute la force et la détermination [requises] ». Le même jour, le ministre de l’Intérieur, le général Mohammed Ibrahim, a averti que les forces de sécurité allaient « bientôt » disperser les sit-ins pro-Morsi sit-in sur les placesRabaaal-Adawiya et Al-Nahda.
« Le recours à des tirs mortels à une telle échelle, survenu si peu de temps après les propos tenus par le président par intérim sur la nécessité d’imposer l’ordre par la force, reflète une volonté choquante de la part de la police et de certains dirigeants politiques d’utiliser toujours plus de violence contre les manifestants pro-Morsi », a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint de la divison Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Il est presque impossible d’imaginer un tel nombre de morts en l’absence d’une intention de tuer, ou au moins d’un mépris criminel pour les vies humaines. »
Les dirigeants militaires et civils à la tète du gouvernement intérimaire de l’Egypte devraient ordonner immédiatement un terme à l’utilisation de balles réelles, sauf lorsque cela est strictement nécessaire pour protéger des vies humaines, selon Human Rights Watch.
En vertu des normes internationales relatives aux droits humains applicables en Égypte comme dans d’autres pays à tout moment, les responsables de l’application des lois doivent prendre toutes les mesures raisonnables pour protéger des vies, surtout quand ils sont conscients de menaces spécifiques. Ils ne sont autorisés à recourir intentionnellement à la force létale « que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines ».
L’usage excessif de la force meurtrière dans le passé ainsi que le manquement de la police à son devoir de minimiser les pertes lors des récentes manifestations soulignent le besoin pressant de réformer le secteur de la sécurité en Égypte, ainsi que d’exiger des comptes pour les abus perpétrés par la police et par l’armée.
Site de Human Rights Warch : http://www.hrw.org/fr/home
1 Comment
L’armée et la police n’etait pas dans les mains du gouvernement .Drole de démocratie où un second pouvoir coexiste en meme temps qu’un pouvoir légitiment élu.
Les révolutionnaires de la première heure aurait du manifester depuis le début pour faire tomber tous les tetes du pouvoir qui continuait à utiliser leur force de nuisance ,afin de faire capoter la nouvelle démocratie.La place de tous ces aparatchiks du pouvoir était en prison et les révolutionnaires de la première heure aurait du continuer à manifester tant que ces criminels qui ont du sang sur les mains sous l’ere Moubarak ,n’ont pas été traduit en justice.Les évènement actuels souffrent d’un manque de calcul à long terme des évenements.
En tunisie ,c’est le meme constat et la démocratie là-bas est aussi en danger.
Toutefois ,si le mouvement des pro démocrates persévèrent,la junte aura du souci à se faire car les mouvements séculaires,les salafistes et autres opposants qui se sont ralliés au coup d’etat pourront difficilement justifier ,si les massacres se poursuivent une quelconque alliance avec un mouvement pro sissi qui ressemble de plus en plus à un coup d’etat.L’armée risque d’etre isolée et son coup d’etat passera plus nettement aux yeux du monde pour un coup de force contre un pouvoir légitiment élu.Isolée ,l’armée pourra difficilement justifié ses actions contre les forces d’opposition pro morsi.
L’armée a joué sur les divisions du pays,mais si les pro démocrates se la joue fine et c’est pas difficile quand on a en face de soi des bourreaus sanguinaires,la situation sera bien en passe de tourner en faveur des pro démocrates.Mais pour cela le peuple egyptien doit se montrer tenance et patient