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Se libérer de l’amour de ce bas-monde

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Nous avons parlé la semaine dernière de l’une des maladies qui affecte l’âme humaine, à savoir, l’amour excessif de du bas-monde. A ce sujet, nous avons dit que le danger réside dans l’attachement à ce bas-monde et non pas dans la possession des biens de ce bas-monde. Tu peux effectivement posséder une part de ce bas-monde sans que celle-ci ne te possède, sans en faire ton unique but dans la vie. C’est dans ce sens que Malik ibn Dinar dit : « L’amour excessif de ce bas-monde est la mère des vices ».

L’un des premiers pas vers la purification de l’âme consiste à se libérer de l’amour du bas-monde et s’attacher à l’au-delà, à ce que Dieu te réserve, à la vie éternelle plutôt qu’à la vie éphémère.

Il faut savoir que ce bas-monde qui est l’objet de convoitise de beaucoup de gens, n’a en réalité auprès de Dieu aucune valeur. Le bas-monde ne vaut pas auprès de Dieu le poids de l’aile d’un moustique. La seule valeur de ce bas-monde réside dans le fait qu’il soit une terre de semence pour l’au-delà. Sa valeur réside dans le fait qu’il constitue la seule occasion d’œuvrer pour la demeure éternelle. Sa valeur est le fait qu’il soit un tremplin pour l’au-delà. ‘Isaa, que la paix soit sur lui, dit : « le bas-monde est une passerelle, empruntez-la mais n’y demeurez pas ». Emprunte la passerelle et n’y demeure pas, c’est-à-dire, n’y vis pas comme si tu étais éternelle. Au contraire, vis dans ce bas-monde comme un être de passage. Le Prophète (BDSL) dit : « Sois dans ce monde comme un étranger ou un passant ». C’est-à-dire, à l’instar de l’étranger ou du passant, prépare-toi à entreprendre le voyage à ta véritable demeure. Ibn ‘Omar dit : « Parvenu au soir, n’attend pas le matin, et parvenu au matin, n’attend pas le soir ».

Il s’agit donc d’estimer ce bas-monde à sa juste valeur, d’en faire une passerelle pour l’au-delà, de méditer ton avenir pour ne pas être du nombre des insouciants, de répondre à ces questions existentielles : d’où ? Vers où ? Où aller après la mort ? Qui suis-je véritablement ? Pourquoi vis-je dans ce monde ?

Toute être humain est voué à la mort. Mais la mort d’est pas une fin en soi. La mort est un passage dans une autre vie, une vie éternelle. Cette vie éternelle est la question la plus déterminante pour toi. Où vas-tu ? Au Paradis ou en Enfer ? Pour quel prix achètes-tu la bas-monde ? A quel prix sacrifies-tu l’au-delà ?

Qui suis-je ? Qui es-tu, toi, être humain ? Es-tu uniquement un squelette, des os, de la chair, des veines, des organes … Es-tu uniquement cette enveloppe corporelle matérielle ? Si c’est le cas, permets-moi alors de te dire que les animaux sont meilleurs que toi, car quelque soit ta force tu ne pourras atteindre la force du lion, quelque soit ta corpulence, tu ne pourras atteindre celle de l’éléphant.

En réalité, ta valeur en tant qu’être humain ne réside pas dans ton corps matériel. Ta valeur réside dans cette chose que Dieu a placé en toi, ce secret divin, à savoir, ton âme.

Qui suis-je ? Qu’est ce qui fait ma valeur ? Après avoir répondu à cette question, répondre à la question suivante : Pourquoi ? Pourquoi vis-je sur cette terre ? Quelle est ma mission ?

Il y a des gens qui ne connaissent aucun but dans leur vie, la vie n’a, pour eux, aucun sens. Ils vivent sans objectif, sans mission.

Le croyant vit ici-bas en étant persuadé d’avoir une mission à accomplir. Quelle est donc la mission du croyant dans cette vie ?

Il y a un dicton qui dit : « L’imbécile vit pour manger, et l’intelligent mange pour vivre ». C’est en partie vrai, mais cette maxime de sagesse ne résout pas complètement le problème. En effet, si l’intelligent se nourrit pour vivre, pourquoi vit-il ? La vie est-elle un but en soi ? Non ! Il y a certainement un autre but à la vie. Nous pouvons ainsi compléter la maxime précédente par : L’imbécile vit pour se nourrir, l’intelligent se nourrit pour vivre et le croyant vit pour adorer Dieu et assurer sa lieutenance sur terre.

Le croyant a un but, une mission, plus grande et plus noble que de se rassasier des choses de cette vie. Cette mission est composée de trois composantes :

La première mission consiste à connaître et à adorer Dieu d’une manière exclusive. Dieu a créé l’univers et S’est fait connaître à travers Sa création. Dieu dit : « Allah qui a créé sept cieux et autant de terres. Entre eux Son commandement descend, afin que vous sachiez qu’Allah est en vérité Omnipotent et qu’Allah a embrassé toute chose de Son savoir » (Coran 65 : 12)

Ce savoir et cette connaissance conduit à l’adoration de Dieu, car quiconque connaît Dieu comme il se doit, finira par l’adorer comme il se doit. Dieu dit : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent. Je ne cherche pas d’eux une subsistance ; et je ne veux pas qu’ils me nourrissent. En vérité, c’est Allah qui est le Grand Dispensateur de bien, le détenteur de la force l’Inébranlable » (Coran 51 : 56- 58). Ainsi, connaître Dieu et l’adorer est la première mission de l’être humain.

La deuxième mission consiste à peupler et exploiter la terre. Dieu dit : « De la terre, Il vous a créés, et Il vous l’a fait peupler et exploiter » (Coran 11 : 61).

La troisième mission consiste à assurer la lieutenance de Dieu sur terre, dans le sens d’appliquer la volonté de Dieu sur terre, y répandre la justice et l’équité.

Connaître ces vérités, les imprégner dans le cœur et l’esprit est un moyen de réussir la purification de l’âme. Quiconque les ignore ne peut aspirer à la purification spirituelle, son égo, ses passions prendront le dessus sur lui et instinct bestial aura raison de lui au point de ressembler davantage à un animal ou plus égaré encore.

Aussi, faut-il avoir conscience de toutes ces valeurs fondamentales pour nous permettre de se libérer de l’emprise de l’insouciance et de vaincre notre attachement au bas-monde.

Sermon du vendredi, Moncef ZENATI

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