Connaître le Prophète (SAWS)

Le deuxième fondement de la grandeur de Mohammad (saws)

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Quant au deuxième fondement de la grandeur, à savoir, le niveau de créativité et la sublimité des principes apportés par les grands hommes, le Messager de Dieu (saws) le marqua des plus grandes empreintes. En effet, il posa les règles permanentes pour la vie individuelle, sociétale et politique. Il fonda cette vie, dans tous ses aspects, sur des organisations saines en soi et à même de garantir la réussite et le succès dans les différents champs de la vie intellectuelle et pratique conformément à l’aspiration naturelle des êtres humains. Il ancra tous les nouveaux principes réformateurs sur une terre vide en partant de rien, dans un climat violemment hostile.

Nous résumons ces fondations solides et couronnées de succès en disant que le Prophète (saws) a apporté l’organisation qui a pu associer la réalité aux valeurs idéales en les conciliant d’une manière extraordinaire et en organisant parfaitement les intérêts contradictoires de la vie sans négliger l’un des deux éléments contradictoires, car l’un comme l’autre constitue une force lorsqu’il est utilisé à bon escient.

En effet, la vie au sein de la société humaine, remplie de bien et de mal, de bons et de mauvais, a besoin d’éléments contradictoires : Ainsi, de la même façon que les plantes et les semences ont besoin de chaleur et de froid, de sécheresse et de pluie, de soleil et d’humidité, la vie humaine a besoin de miséricorde et de dureté, de flexibilité et de fermeté, de pardon et de sanction, de travail et de repos, de guerre et de paix, de modestie et de fierté, de libre choix et de contrainte, de bonne exhortation et des discours acerbes … ainsi de suite.

Or, le mérite et la rigueur de l’individu, du groupe ou des dirigeants résident dans le fait de bien utiliser tous ces éléments contradictoires et de tirer un avantage de chaque élément au moment et à l’endroit approprié, et non pas dans le fait de considérer l’un des deux éléments contradictoires de la vie en négligeant l’autre.

En effet, la considération de l’un de ces éléments contradictoires dans l’organisation de la vie en abstraction de son contraire peut conduire l’être humain à une situation dont la seule issue est l’utilisation de l’opposé : Effectivement, la douceur permanente altère les résultats, la miséricorde permanente engendre le désordre, le pardon permanent encourage le crime, la pacification permanente attire la convoitise de l’ennemi … ainsi de suite.

Le Prophète (saws) se distingue dans l’histoire humaine et se distingue des autres prophéties et des courants réformateurs par le fait d’avoir apporté une législation qui a pu associer d’une manière extraordinaire ces deux extrêmes : la réalité et les valeurs idéales. Elle a pu composer les deux d’une manière merveilleuse et les a mis au service des besoins de la vie d’une façon  sage de manière à pouvoir remédier à ses maux et à réformer ses défauts. Chaque élément est utilisé à son endroit nécessaire répondant ainsi aux exigences de la vie.

Voyons cette sage conciliation à travers les exemples suivants tirés de sa législation :

1- Le Prophète (saws) commanda la miséricorde et la généralisa même aux animaux. Il déclara que nourrir un animal implique la récompense d’une aumône. Il dit : « Dans chaque être vivant, il y aune récompense ». Il interdit de faire souffrir la bête égorgée en disant : « Si vous égorgez, faites-le avec excellence ». Cette miséricorde est telle qu’il dit : « Un femme entra en Enfer pour avoir enfermé un chat jusqu’à la mort. Elle ne le nourrit point, et ne le laissa pas se nourrir des bestioles de la terre ». Il inclina un jour un récipient pour permettre à un chat de boire.

Mais à côté de cette extrême miséricorde mise à sa place logique, il prescrit son contraire en cas de besoin comme le talion pour punir les criminels.

2-    Il commanda la paix et l’amitié entre les individus et les peuples ainsi que l’entre connaissance et l’entraide dans l’accomplissement des nobles objectifs. Dieu dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux » (49 : 13) Il dit aussi : « Et s’ils inclinent à la paix, incline-toi aussi vers celle-ci » (8 : 61)

Mais à côté de cette noble orientation pacifique, sa législation a permis la guerre pour repousser toute agression contre l’islam, en ordonnant de déployer tous les efforts pour se préparer à la résistance. Dieu dit : « Et préparez (comme force dissuasive) contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin de d’effrayer l’ennemi de Dieu et le vôtre » (8 : 60)

3-    Le Prophète (saws) commanda la modestie et l’humilité en disant : « Quiconque fait preuve de modestie, Dieu l’élèvera ». Mais, à côté de cela, il légitima de faire preuve de fierté devant l’ennemi. Dieu dit : « Dieu fera venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modestes envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants (ennemis) » (5 : 54). Le Prophète (saws) dit : « Celui qui humilie sa propre personne de son plein gré, sans être sous l’effet de la contrainte, ne fait pas partie des nôtres »

4-    Le Prophète (saws) a recommandé le pardon et l’indulgence envers le fautif dans ce qui relève des droits individuels car cela fait partie des nobles caractères. Dieu dit : « Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Dieu » (42 : 40). Mais à côté de cela, il fit preuve de fermeté dans ce qui relève des droits publics, interdisant le pardon et l’intercession dans l’application des peines car ceci relève des droits de Dieu.

Cet ensemble d’exemples que peut cueillir tout observateur parmi de nombreux fruits, prouve l’intérêt que porte la législation du Messager de Dieu (saws) à la nécessité des éléments contradictoires. Il prouve que la vie humaine saine ne pourrait se passer de l’un des éléments contradictoires par l’autre.

Interrogation et réponse

Après ces exemples parlant, une interrogation pourrait traverser l’esprit : Cette attitude sage vis-à-vis des éléments contradictoires de la vie ainsi que le fait de tirer profit de chaque élément d’une manière adéquate relève des règles législatives appartenant au système islamique.

Or, ce système, selon la croyance des musulmans, émane de la révélation de Dieu à Son Messager. Il n’émane pas du Messager, ni de sa gestion, ni de son appréciation personnelle, car il ne dit rien sous l’effet de la passion, notamment dans ce qui relève des prescriptions de la législation « ce n’est rien d’autre qu’une révélation révélée » (53 : 4). Certaines de ces règles sont énoncées par les textes du Coran révélé et n’ont pas pour source la Sunna uniquement. Pourquoi considérer alors ceci comme faisant partie de la grandeur du Messager de Dieu (saws) alors qu’il en est pas le concepteur.

La réponse est que nous exposons ces aspects de la grandeur de Mohammad (saws) en considérant ce qu’ils représentent en soi et étant donné qu’ils constituent une vérité réelle dans l’histoire de l’humanité apportée par un homme, réformateur et guide indépendamment de sa source.

En effet, le musulman y voit la grandeur du fait que sa source est divine conformément à sa croyance, et en considérant celui qui a été choisi pour recevoir cette vérité et la transmettre, car les grandes missions ne peuvent être confiées à des gens faibles ou ordinaires.

Quant aux non-musulmans, qui pensent que ce grand système réformateur apporté par Mohammad (saws) émane de ce dernier, il ne se pose pas cette question car le fait d’attribuer la grandeur à celui qui accomplit une grande chose ne pose aucun problème.

Cette qualité contenue dans les principes de la législation apportée par le Prophète (saws), à savoir, le fait de tirer profit de tous les éléments contradictoires, chaque élément à sa place appropriée, que nous pouvons qualifier d’équilibre dans le système islamique, se manifeste de la manière la plus claire dans la personne du Prophète (saws), car il était dans tous ses états et à travers ses positions et ses caractères un exemple vivant de cet équilibre, utilisant dans sa conduite chaque élément des éléments contradictoires d’une manière adéquate.

En effet, la plaisanterie et le sérieux, la douceur et la dureté, la miséricorde et la fermeté, la modestie et la fierté, le renoncement et la jouissance, la courtoisie et l’acerbité, l’adaptation et le refus, la précipitation et la lenteur, la mansuétude et l’irritation, l’indulgence et la colère, la prévenance et l’affrontement, et autres traits contradictoires sont tous présents dans la vie et dans le comportement du Prophète (saws), chaque trait de caractère mis à sa place de manière à appartenir aux nobles caractères, à la bonne appréciation, à la sagesse de la conduite et à l’exigence de la situation et de manière à ce que le contraire soit une erreur et une mauvaise appréciation.

Nous allons exposer ici des exemples de ce comportement sage et équilibré

1- Il est établi dans la « sira » du Prophète (saws) qu’il plaisantait parfois et à certaines occasions, mais en plaisantant, il ne disait que la vérité. Par exemple, il dit un jour à une femme âgée : « Aucune femme âgée n’entrera au paradis » Lorsqu’il constata l’inquiétude sur son visage, il rit et lui expliqua qu’elle n’entrera pas au paradis en étant âgée, mais elle retrouvera sa jeunesse et entrera au paradis jeune.

2- Le Prophète (saws) se mettait parfois au niveau des enfants en jouant avec eux pour leur faire plaisir. Il faisait monter ses deux petit-fils al-Hassan et al-Housseïn sur le dos et leur disait : « Quel beau chameau est le vôtre, et quelles belles charges vous êtes » Il les décrivait comme étant ses myrtes de ce bas-monde. Mais, lorsque l’un d’eux mit un jour dans la bouche une datte appartenant aux dates de la zakat – qui est interdite au Prophète (saws) ainsi qu’à sa famille – il ne lui permit pas de l’avaler et lui enleva la datte de la bouche.

3- Le Prophète (saws) était l’être le plus compatissant et miséricordieux envers les gens comme le décrit le Coran : « plein de sollicitude pour vous, compatissant et miséricordieux envers les croyants » (9 : 128). Il dit : « Les miséricordieux, le Tout Miséricordieux fera preuve de miséricorde à leur égard. Soyez miséricordieux envers ceux qui sont sur terre, Celui qui au ciel le sera envers vous » Ibn Mas’oud (rad) dit : « Nous étions en compagnie du Messager de Dieu (saws) lors d’un voyage. Nous vîmes un rouge-queue avec deux oisillons. Nous prîmes alors ses deux oisillons. L’oiseau se mit alors à battre des ailes autour de nous. Le Prophète (saws) vint et dit : « Qui a effrayé cet oiseau en prenant ses oisillons ? Rendez-lui ses oisillons ! »

Al-Boukhari et Mouslim rapportent que le Prophète (saws) dit : « Alors qu’un chien tourna autour d’un puits, au point de mourir de soif, une prostituée le vit. Elle enleva une chaussure, la remplit d’eau et l’abreuva. Dieu lui pardonna alors pour cette action »

Cette miséricorde, cette douceur du cœur et cette compassion était accompagnée dans la personne du Messager de Dieu (saws) d’une fermeté dans les choses que la douceur peut corrompre. En effet, il combattit les ennemis agresseurs pendant qu’il pardonna à certains lorsqu’il estima que le pardon pouvait les réformer. Lorsque la bataille s’intensifiait, il se plaçait en première ligne de manière à être le plus proche des premières lignes ennemies, comme le rapporte ‘Ali (rad).

Et lorsqu’une femme noble de la tribu des Banou Makhzoum vola, certains de ses compagnons voulurent intercéder en sa faveur. Mais le Prophète (saws) réprouva cette attitude et dit cette parole célèbre gravée dans l’histoire : « Ceux qui étaient avant vous n’ont été perdus que lorsqu’ils laissèrent impuni le noble qui avait volé tandis que le faible était châtié pour la même faute. Par Dieu ! Si Fatima, la fille de Mohammad, venait à voler, je lui couperai la main »

La mère des croyants, ‘Aïcha, que Dieu l’agrée dit : Le Messager de Dieu (saws) n’a jamais rien frappé de sa main, ni une femme, ni un domestique, sauf quand il combattait dans le sentier de Dieu. Jamais, il ne s’est vengé d’un tort qu’on lui avait fait sauf s’il s’agissait de la transgression d’un interdit de Dieu, le Très Haut. Il se vengeait dans ce cas pour Dieu »

4-    Dans sa conduite, la Prophète (saws) concilia d’une manière sage entre le fait de s’en remettre à Dieu « tawakkoul » et le fait d’entreprendre les causes matérielles et ordinaires, expliquant ainsi le sens du « tawakkoul » en islam, le distinguant de la négligence, de la paresse et du laisser aller.

En effet, lors de son émigration à Médine « hijra » il eut recours à tous les moyens de dissimulation et de ruse pour induire ses détracteurs en erreur et les détourner de son chemin s’ils venaient à le suivre. Il se remit alors à Dieu pour faire réussir ces moyens qui sont à sa portée, pour faciliter ce qui dépasse sa capacité et pour écarter les éventuels obstacles dont il ne posséda pas la capacité de les empêcher ou de les éviter.

Lors de la bataille de Ouhoud, il porta deux armures, l’une sur l’autre, en guise de protection supplémentaire contre les armes de l’ennemi.

Lorsqu’un homme lui demanda s’il devait laisser sa chamelle libre et détachée en se remettant à Dieu pour la préserver. Le Messager de Dieu lui dit alors : « Attache-la, et remets-toi à Dieu »

Ainsi, sa conduite et son enseignement furent la forme la plus parfaite de la conciliation entre l’entreprise de toutes les causes matérielles sans négligence, et le fait de se remettre à Dieu « tawakkoul » dans les éléments de la réussite qui dépasse sa capacité.

Cet équilibre qui a atteint le summum de la précision dans la distinction entre les différentes situations et dans la répartition des attitudes contradictoires en fonction des situations, selon la nature et les exigences de chaque situation avec sagesse et modération, pour que la tolérance ne se transforme pas en corruption, pour que la douceur ne devienne pas une faiblesse et pour que le manque d’attention n’engendre pas la perte des droits, des devoirs et des intérêts ; cet équilibre dans la personne du Messager de Dieu (saws) et dans sa conduite est une traduction pratique et précise de l’équilibre qui caractérise la législation qu’il a apportée.

Cheikh Mostapha az-Zarqa, traduit par Moncef Zenati

Les autres articles de la série :

1)    La grandeur de Mohammad (saws), l’ultime prophète : http://www.havredesavoir.fr/la-grandeur-de-mohammad-saws-lultime-prophete/

2)    Le deuxième fondement de la grandeur de Mohammad (saws) http://www.havredesavoir.fr/le-deuxieme-fondement-de-la-grandeur-de-mohammad-saws/

3)     Le troisième fondement de la grandeur de Mohammad (saws) : http://www.havredesavoir.fr/le-troisieme-fondement-de-la-grandeur-de-mohammad-saws/

4)     Quatrième fondement de la grandeur du Prophète (saws) http://www.havredesavoir.fr/quatrieme-fondement-de-la-grandeur-du-prophete-saws/

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