Actualités

La crainte de l’Enfer

Pinterest LinkedIn Tumblr

 La crainte de l’Enfer

C’est toujours avec joie que nous continuons de vivre en compagnie des serviteurs du Tout Miséricordieux, à travers les qualités de ces croyants vertueux ; des qualités auxquelles aspire tout être habité par la foi. Dieu dit:

« Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix ».

Qui passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur ;

Qui disent : « Seigneur, écarte de nous le châtiment de l’Enfer » car son Enfer est permanent. Quels mauvais gîte et lieu de séjour. »

Dieu nous a décrit leur relation avec eux-mêmes : « ceux qui marchent humblement sur terre ». Il nous a décrit ensuite leur relation avec les autres, en particulier avec les insolents : « qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix ». ». Puis, Il nous a décrit leur relation à leur Seigneur : « Qui passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur ». Pourquoi font-ils cela ? Qu’est ce qui les pousse à cette dévotion nocturne ? C’est la crainte et l’espérance ; la crainte de ce que Dieu détient, et l’espérance en ce que Dieu détient. C’est le souvenir de l’au-delà. Ils ne vivent pas dans l’oubli de la question centrale, à savoir, qu’ils retourneront assurément à Dieu. Quelques soient le nombre d’années qu’ils vivront dans ce bas-monde, ils savent qu’ils mourront certes un jour, et après la mort, ils seront ressuscités ; après la résurrection, ils seront jugés ; et la destination finale sera soit le Paradis soit l’Enfer. C’est pour cette raison qu’ils ont toujours l’Enfer à l’esprit. Dieu les décrit ainsi : « Qui disent : « Seigneur, écarte de nous le châtiment de l’Enfer » car son Enfer est permanent. Quels mauvais gîte et lieu de séjour. »

Craignez donc l’Enfer : « Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il commande, et faisant strictement ce qu’on leur ordonne » (66 :6)

Si la mort était une fin en soit, les choses seront faciles, mais la mort n’est rien à côté de ce qu’il y a après.

Après la mort, il y a certainement la résurrection ; après la résurrection, le rassemblement ; après le rassemblement, l’attente et l’exposition des œuvres, après quoi, il y a le jugement, la balance, les registres des actions qui s’envolent ; de quelle main vas-tu recevoir le tien ? De la main droit et tu seras du nombre des bienheureux qui diront : « Tenez, lisez mon livre. J’étais sûr d’y trouver mon compte », « Il jouira alors d’une vie agréable, dans un jardin haut placé, dont les fruits sont à la portée de main. Mangez et buvez agréablement pour ce que vous avez avancé dans les jours passés » (69 : 19 – 24)

Ou recevras-tu ton livre de la main gauche et tu diras alors : « Hélas pour moi ! J’aurais souhaité qu’on ne m’ait pas remis mon livre, et ne pas avoir connu mon compte … Hélas ! J’aurais souhaité que ma première mort fut la définitive. Ma fortune ne m’a servi à rien. Mon autorité est anéantie et m’a quitté » (69 : 25 – 29) On dira alors : « Saisissez-le ! Puis mettez-lui un carcan ; ensuite, brûlez-le dans la Fournaise ; puis liez-le avec une chaîne de soixante-dix coudées » (69 : 30 – 32)

Il y a la mort et sa souffrance, il y a la tombe et son resserrement, il y a la résurrection et son angoisse, la balance et sa précision, le jugement et son équité, le Seigneur et Sa colère, le Paradis et ses délices et l’Enfer et ses supplices.

Les serviteurs du Tout Miséricordieux ont constamment l’Enfer à l’esprit ; comme s’il voulait les happer ; comme s’il essayait de les dévorer. C’est pour cela qu’ils répètent sans cesse cette imploration : « Seigneur, écarte de nous le châtiment de l’Enfer ». Car effectivement, tout le monde passera sur l’Enfer ; le pont sera jeté sur l’Enfer. Réussiras-tu à le traverser ?! Seras-tu sauvé ou tomberas-tu dans le Feu? Seras-tu du nombre des affranchis ou parmi ceux qui périront en Enfer ? Passeras-tu rapidement ou seras-tu happé par les crochets de Feu de l’Enfer ? Dieu dit : « Il n’y a personne parmi vous qui ne passera pas par l’Enfer, car il s’agit là, pour Ton Seigneur, d’une sentence irrévocable. Puis, Nous délivrerons ceux qui étaient pieux et Nous y laisseront les injustes agenouillés » (19 : 71 – 72)

Ibn Jarir rapporte d’après Abou ishaq : Lorsque Abou Maysra (un jeûne parmi les pieux-prédécesseurs) allait au lit, il disait : Si seulement ma mère ne m’avait pas mis au monde ! Puis pleurait avec amertume. Sa mère lui dit un jour : Ô mon fils ! Dieu n’a-t-il pas été bienfaisant envers toi en te guidant à l’islam ! Il dit : Mère, Dieu nous a informés que nous allons passer sur l’Enfer, mais ils ne nous a pas informé que nous allons être délivrés !

Al-Hassan al-Basri dit : Un homme dit un jour à un autre : « Est-ce que tu es au courant que tu passeras par l’Enfer ? » « Oui » dit-il. L’homme dit : « Est-ce qu’on t’a garanti que tu en seras sauvé ? » Il dit : Non. Il dit : « Alors, pourquoi rire ainsi ?! » Al-Hassan dit : On n’a plus vu cet homme rire jusqu’à sa mort.

Cela ne signifie nullement qu’il faut vivre apeuré, constamment attristé. Le but est de se rappeler l’au-delà de temps à autres, à chaque fois que je sens mon cœur s’endurcir.

Le problème, c’est que les gens vivent dans l’oubli de l’au-delà. Ils ne pensent qu’à leur vie présente, à leur intérêt à court terme, à leurs passions imminentes. Quant au lendemain, quant au jour d’après, ils en font une totale abstraction. Chacun est tellement sûr de se réveiller parmi les siens, alors que la mort est plus proche de lui que ne le sont les lacets de sa chaussure.

De nos jours, force est de constater que l’égoïsme et l’égocentrisme dominent les gens et les poussent à agir comme des loups, comme des animaux féroces dans la jungle, le fort mange le plus faible, le riche exploite le pauvre ; comme dans la mer, les gros poissons dévorent les plus petits. Pourquoi ? Car les gens ne pensent qu’à ce bas-monde ; ce bas-monde est devenu une idole, la chose qu’on adore et vénère. La vie dans ce bas-monde est devenue la préoccupation centrale ; le but final, peu importe le moyen d’y parvenir.

Les serviteurs du Tout Miséricordieux, eux, se rappellent constamment de l’au-delà ; ils se rappellent l’Enfer. De même que chaque musulman doit avoir l’Enfer à l’esprit. D’après al-Boukhari, Anas (rad) disait que la plupart des implorations du Prophète (saws) était : « Seigneur ! Accorde-nous belle part ici-bas, et belle part aussi dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du Feu » (2 :201). Le Prophète (saws), la meilleure des créatures, en dépit de son infaillibilité, en dépit de son rang auprès de Dieu, implorait la protection de Dieu contre l’Enfer !!

Ibn ‘Abbas (rad) disait que le Prophète (saws) apprenait cette imploration aux compagnons de la même façon qu’il leur apprenait les sourates du Coran : « Seigneur ! Je Te demande de me protéger du châtiment de l’Enfer, ainsi que du châtiment de la tombe, des épreuves de la vie et de la mort et de la fascination de l’Antéchrist » (rapporté par Malik et Mouslim)

Et savez-vous ce qu’est l’Enfer ? Le Prophète (saws) dit : « Votre Feu (terrestre) n’est que la soixante-dixième partie du Feu de l’Enfer ». On lui dit : « Ô Envoyé de Dieu ! Le feu terrestre eut pourtant certes été bien suffisant ! ». Il répondit : « Le feu de l’Enfer a de plus que le feu terrestre, soixante-neuf parties, dont chacune a l’ardeur du feu terrestre » (al-Boukhari)

Il dit aussi en décrivant la personne qui subira le moindre châtiment en Enfer : « L’homme qui aura le moindre châtiment en Enfer le Jour de la résurrection est un homme qui aura sur les pieds deux tisons au point que son cerveau entrera en effervescence » (al-Boukhari)

On rapporte que le prophète Daoud (David), que la Paix soit sur lui, disait : « Seigneur ! Je ne peux supporter la chaleur de Ton soleil, comment supporterais-je l’ardeur de Ton Feu ! »

L’un des pieux-prédécesseurs s’accrochait au tissus de la Ka’ba et disait : Seigneur ! N’as-Tu pas un autre châtiment que le Feu, comment le supporterions-nous ?!

Le Prophète (saws) dit : « N’oubliez pas les deux choses importantes : le Paradis et l’Enfer » (rapporté par Abou Ya’la)

Il dit également : « Je n’ai rien vu comme l’Enfer : Celui qui veut y échapper ne cesse de dormir, ni comme le Paradis : celui que le convoite ne cesse de dormir » (rapporté par at-Tirmidhi)

Ainsi, vis autant d’années que tu souhaite ; vis soixante-dix ans, cent ans, deux cent ou même mille ans ; et après ? Tu vas mourir. Et qui y a-t-il après la mort ?! Le Paradis ou l’Enfer. A toi de choisir ta destination finale, car après la mort, il n’y a d’autre demeuresi ne n’est le Paradis et l’Enfer.

Le Prophète (saws) dit un jour à ses compagnons : « Par celui qui tient mon âme dans Sa main, Si vous voyez ce que j’ai vu, vous rirez peu et pleurez beaucoup ! Ils dirent : Et qu’as-tu vu, Ô Messager de Dieu ? Il dit : « J’ai vu le Paradis et l’Enfer » (rapporté par Mouslim). Choisis donc ta demeure !

‘Issa (Jésus), que la Paix soit sur lui, disait : « Combien de corps sains, de langues éloquentes et de visages resplendissants crieront demain entre les flammes du Feu »

Affranchis-toi donc de l’Enfer, car il aujourd’hui, le temps est à l’action et non pas au jugement. Demain, il sera au jugement mais plus à l’action.

Implorons Dieu pour qu’Il nous accorde le Paradis et nous protège contre l’Enfer car le Prophète (saws) dit : « Lorsque quiconque implore le Paradis trois fois, le Paradis dit : « Seigneur Dieu ! Fais-le entrer au Paradis ». Et lorsque quiconque implore la protection contre l’Enfer trois fois, l’Enfer dit : « Seigneur Dieu ! Protège-le de l’Enfer » » (rapporté par at-Tirmidhi)

Mais la crainte de l’Enfer ne doit pas mener au désespoir de la miséricorde de Dieu, de même que l’espérance en la miséricorde divine ne doit mener au sentiment d’être à l’abri de la colère de Dieu et de son châtiment. La crainte et l’espérance sont indissociables. Il s’agit de deux sentiments en parallèle. ‘Omar (rad) disait : « Si l’on faisait cet appel le Jour de la Résurrection : Tous les gens seront au Paradis à l’exception d’un ! Je craindrai d’être cette personne. Et si l’on disait : Tous les gens sont en Enfer sauf un ! J’espèrerai être cette personne »

Mais lorsque le musulman voit ses péchés se multiplier, il doit privilégier le sentiment de la crainte ; mais c’est une crainte sur fond d’espoir, pour qu’à la mort, le musulman soit à l’image de cet homme à l’agonie qui reçut la visite du Prophète (saws). Le Prophète (saws) lui dit : « Comment te sens-tu ? » Il dit : « J’ai grand espoir en Dieu, ô Messager de Dieu, mais je crains mes péchés » Le Prophète (saws) dit alors : « A chaque fois que ces deux sentiments se réunissent dans le cœur du serviteur en de telles circonstances, Dieu lui accordera ce qu’il espère et le protègera contre ce qu’il craint » (rapporté par at-Tirmidhi)

Aussi, soyez comme les serviteurs du Tout Miséricordieux, ayez à l’esprit l’au-delà et vous relativiserez la vie d’ici-bas, la difficulté sera aisance et les droits des gens seront respectés. ‘Omar dit : « Quiconque craint Dieu n’assouvira jamais sa vengeance, et quiconque craint Dieu, ne fera pas ce qu’il veut, et si ce n’est le Jour de la résurrection, il en serait autrement »

« Seigneur ! Accorde-nous belle part ici-bas, et belle part aussi dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du Feu »

Seigneur Dieu ! Remplis nos cœurs de crainte et d’espérance ! Fais en sorte que nous soyons du nombre de serviteurs du Tout Miséricordieux.

Seigneur Dieu ! Nous t’implorons le Paradis !

Seigneur Dieu ! Nous t’implorons le Paradis !

Seigneur Dieu ! Nous t’implorons le Paradis !

Seigneur Dieu ! Protège-nous de l’Enfer !

Seigneur Dieu ! Protège-nous de l’Enfer !

Seigneur Dieu ! Protège-nous de l’Enfer !

Seigneur Dieu ! Nous implorons Ta satisfaction et le Paradis et nous implorons Ta protection contre Ta colère et l’Enfer. Seigneur Dieu ! Nous implorons le Paradis ainsi que toute parole ou action qui y rapproche, et nous implorons Ta protection contre l’Enfer et contre toute parole ou action qui  y rapproche. Amin

Moncef Zenati – Sermon du vendredi

Série : Les qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux (5)

Écrire un commentaire