Spiritualité

La bienfaisance envers les parents

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Nous allons consacrer ce sermon à nos parents ; à nos mères ; à nos pères. Dieu dit dans le Coran : « Et ton Seigneur a décrété : « N’adorez que Lui et faites preuve de bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dit point « ouf » et ne leur manque pas de respect, mais adresse-leur des paroles affectueuses, et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : « Seigneur ! Fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » (17 : 23-24)

L’homme a l’habitude de regarder devant lui ; de se projeter dans l’avenir ; de penser à ses projets dans l’avenir : le travail, le mariage, les enfants … Mais, il oublie souvent son passé ; ce passé qui l’a dressé sur ses deux jambes ; qui a fait de lui ce qui l’est aujourd’hui ; il oublie son père et sa mère.

Le Coran vient rappeler à l’homme combien il est redevable à ses parents et lui commande la bienfaisance envers eux. A noter que le Coran ne commande pas aux parents la bienfaisance envers leurs enfants car ceci est inné en eux ; ils n’ont guère besoin de rappel. Par contre, il s’adresse aux enfants car ils ont tendance à oublier le mérite et les bienfaits de leurs parents. Le Coran vient donc leur faire un rappel et les exhorte peut-être se rappelleront-ils.

«Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi » : Le Coran attire ton attention sur la vieillesse de ton père et de ta mère. Il te fait prendre conscience de cette période de faiblesse afin d’attendrir ton cœur. D’ailleurs, les versets coraniques viennent attendrir les cœurs envers les parents plus qu’ils ne viennent mettre en garde contre l’ingratitude à l’encontre des parents.

« auprès de toi » : C’est à dire : serait-il pensable de les chasser de chez toi ? Serait-il pensable de les mettre dans des maisons de retraite ? Ceci est indigne du musulman.

« ne leur dit point « ouf » » : « Ouf » n’est pas un mot ! C’est de l’air qui sort de la bouche ! Pourtant, il est interdit de l’adresser aux parents, que dire alors de ces mots irrespectueux tels que « vas-y », « tu m’énerves », « lâche-moi », pour ne pas parler d’insultes car ceci est en principe inimaginable émanant d’un musulman !

« ne leur manque pas de respect » : C’est-à-dire n’élève pas ta voix à leur égard, ne te mets en colère contre eux et « adresse-leur des paroles affectueuses ».

« et dis : « Seigneur ! Fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » » : Au début des versets, Dieu attire ton attention sur la vieillesse de tes parents, et à la fin, il te rappelle ton enfance ; rappelle-toi comment tes parents se sont sacrifiés pour toi ? Ils se sont tant fatigués pour que tu te reposes ? Ils ont tant veillé pour que tu dormes ? Ils se sont tant rendus malades pour que tu sois en bonne santé ? Ils se sont tant privés pour toi ? Combien de fois se sont-ils privés d’aller où ils aiment, pour t’emmener là où tu aimes ? Combien de fois se sont-ils privés de ce qu’ils aiment, pour t’offrir ce que tu aimes ? Et toi, t’es-tu privé ne serait-ce qu’une fois pour eux ? Combien de fois as-tu renoncé à ce que tu aimes en privilégiant ce qu’ils aiment ?

Dieu dit : « Nous avons commandé à l’homme d’être bienveillant à l’égard de ses parents, car sa mère a enduré de multiples souffrances en le portant dans son ventre, en le mettant au monde et en l’allaitant deux années durant jusqu’au sevrage. Sois donc reconnaissant envers Moi et envers tes parents » (31 :14)

Dieu nous parle des parents au début et à la fin de ce verset. Mais au milieu, il attire  particulièrement l’attention sur la mère car les enfants se permettent avec les mères ce qu’ils ne se permettent pas avec les pères, alors que c’est la mère qui s’est sacrifiée davantage, qui s’est fatiguée davantage. C’est elle qui a veillé des nuits entières, c’est elle qui a souffert de la grossesse, des contractions et de l’accouchement.

C’est pourquoi, lorsqu’on demanda au Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui : « Quelle est la personne qui mérite le plus ma bonne compagnie ? » Il dit : « Ta mère » L’homme dit : « Et qui ensuite ? » Il dit : « Ta mère » Il dit : « Et qui ensuite ? » Il dit : « Ta mère », Il dit : « Et qui ensuite ? » Il dit : « Ton père » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim)

Al-Bazzar rapporte qu’un homme faisait le « tawaf » autour de la Ka’ba en portant sa mère sur les épaules. Voyant le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui, il lui dit : « Me suis-je acquitté de ce que je lui doit ? » Il dit : « Non ! Ni même pour une seule contraction ! »

Un homme dit un jour à ‘Omar ibn al-Khattab : « Ma mère est devenue si vieille et si faible qu’elle ne peut aller faire ses besoins sans que je ne la porte sur mon dos. Me suis-je acquitté de ce que je lui dois ? » Il dit : « Non ! Elle faisait cela pour toi alors qu’elle te souhaitait une longue vie. Alors que toi, tu fais cela pour elle en attendant qu’elle meurt demain ou après-demain ! »

Un homme vint au Messager de Dieu, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui, et lui dit : « Je te fais acte d’allégeance en m’engageant à émigrer et à combattre dans la voie de Dieu dans l’espoir d’une récompense auprès de Dieu » Il dit : « As-tu l’un de tes parents encore en vie ? » Il dit : « Oui, les deux même. » Il dit : « Espère-tu vraiment la récompense de Dieu ? » Il dit : « Oui ! » Il dit : « Alors, retourne auprès de tes parents et tiens-leur bonne compagnie. » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim)

Un homme dit au Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui : « Je suis venu de prêter allégeance pour accomplir l’émigration et j’ai laissé mes parents entrain de pleurer. » Il dit : « Retourne auprès d’eux et fais-les rire comme tu les a fait pleurer. » (rapporté par Abou Daoud et an-Nasa-y)

Mou’awiya ibn Jahima rapporte que Jahima vint au Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui, et lui dit : « Ô Messager de Dieu je souhaite participer aux campagnes et je suis venu te consulter. » Il dit : « As-tu une mère ? » Il dit : « Oui ! » Il dit : « Alors, reste à ses côtés car le Paradis se trouve à son pieds » Dans une autre version, Il dit : « As-tu tes deux parents ? » Il dit : « Oui ! » Il dit : « Reste auprès d’eux car le Paradis se trouve à leurs pieds » (rapporté par Ibn Majah et al-Hakim)

Il est bon de préciser que la bienfaisance envers les parents englobe également les parents non-musulmans. Dieu dit : « Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors, ne leur obéis pas ; mais soit avec eux ici-bas de bonne compagnie en te comportant avec eux d’une manière convenable » (31 :15)

Asma, la fille d’Abou Bakr dit : « ma mère vint à moi pendant la période du pacte ratifié par le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui, alors qu’elle était idolâtre. Je posai donc la question au Messager de Dieu, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui : « Ma mère est venue à moi pour me demander un service. Dois-je entretenir le lien de parenté avec ma mère ? » Il dit : « Oui, entretiens le lien de parenté avec ta mère » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim)

Oumeyya ibn as-Sakan avait un fils unique du nom de Kilab. Oumeyya avait l’habitude de participer aux expéditions. Un jour, ‘Omar appela à une expédition contre les perses. Oumeyya était devenu vieux et faible. Il dit à ‘Omar : « Ô Commandeur des croyants, ma vieillesse m’empêche d’y participer » ‘Omar dit : « Nul grief à te faire, ô Oumeyya ! » Kilab se leva alors et dit : « Moi je vends ma vie à Dieu et j’achète le Paradis » Son père Oumeyya s’accrocha à lui et dit : « Ô Kilab, n’abandonne pas deux vieillards ! » Il dit : « Père ! Laisse-moi gagner le Paradis ! » Oumeyya dit : « Mon fils ! A qui laisses-tu ses mains tremblantes ? » Il dit : « Père ! Il s’agit du Paradis ! » Oumeyya dit alors : « Vas, et fais ce que tu veux ! » Kilab partit avec l’expédition.

Tous les jours, Oumeyya et sa femme se rendaient à l’endroit d’où est parti Kilab et pleuraient jusqu’au soir.

Un jour Oumeyya vit une colombe entourée de ses petits. Elle déposait délicatement la nourriture dans le bec des pigeonneaux. Oumeyya se mit alors à pleureur et dit :

A qui les deux vieillards qui supplient Kilab,

Je jure par le Livre de Dieu s’il acceptait le Livre

Je l’appelle mais il se détourne avec orgueil

Non, par le Seigneur d’Abou Kilab, il n’a point raison

Tu as laissé ton père les mains tremblantes,

Et ta mère  ne trouve plus le goût de boire,

En recherchent la récompense en dehors de moi,

Tu es comparable au chercheur d’eau qui suit un mirage …

Je demanderai au Seigneur d’être l’ennemi du « Farouq » (‘Omar),

Si le « Farouq » ne rappelle pas Kilab.

‘Omar fut informé de ceci et rappela Kilab. Lorsque Kilab arriva chez ‘Omar, il lui dit : « Raconte-moi de quelle façon tu faisais preuve de bienfaisance envers ton père et ta mère » Il dit : « Je venais à la chamelle et la reposais pour laisser le lait se reposer. Puis je lavais la mamelle pour rafraîchir le lait en sein de la mamelle. Ensuite, je trayais le lait et le servais à mes parents »

‘Omar lui dit : « Reste ici jusqu’à l’arrivée de ton père, mais ne te montre pas à lui »

Oumeyya arriva. ‘Omar lui dit : « Ô Kilab ! Que souhaites-tu ? » Il dit : « Je n’attends plus rien de ce bas monde » Il dit : « Dis-moi la vérité ! » Il dit : « Je voudrais Kilab. Je voudrais le sentir une fois, et le serrer dans mes bras une fois avant de mourir »

‘Omar dit à Kilab : « Vas traire la chamelle comme tu le faisais auparavant pour tes parents » ‘Omar apporta ensuite le lait et dit : « Bois, Oumeyya ! » Oumeyya sentit le lait et dit : « Je sens l’odeur des mains de Kilab » ‘Omar dit alors : « montre-toi, Kilab ! » Oumeyya le serra alors dans ses bras et lui dit : « Ton cœur est si dur pour laisser ton père ainsi ! Espère la récompense en moi, je te donnerai la même récompense que celle du « jihad » ! »

‘Omar dit : « Tu as raison, Oumeyya ! Kilab, reste auprès de tes parents, ils sont ton Paradis ou ton Enfer ! »

Kilab resta alors auprès de ses parents jusqu’à leur mort.

Chers croyants, soyez bons envers vos parents, bienfaisants envers vos parents, car ils sont votre Paradis ou votre Enfer.

Gardez-vous de l’ingratitude envers les parents, car ses conséquences sont particulièrement graves dans ce bas monde et dans l’au-delà. Quelles sont ces conséquences ? Ce sera le sujet de notre prochain sermon in cha Allah

Seigneur Dieu ! Fais miséricorde à nos parents comme ils nous ont élevé tous petits !

Moncef Zenati

Sermon du vendredi

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