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Cheikh An-Nashmi répond à Haay al-Haay

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Le président de la ligue des savants de la shari’a dans les pays du conseil de coopération des Etats Arabes du Golf, Dr. ‘Ajil an-Nashmi, a critiqué les propos de cheikh Haay al-Haay, la référence salafi au Koweït, (dans un texte publié dans le journal « al-watan », le dimanche 29 décembre 2013) légitimant l’autorité du général Sissi et appelant à s’y soumettre conformément à l’avis consensuel de la communauté exigeant l’obéissance à tout détenteur de l’autorité sur les musulmans, qu’il arrive au pouvoir par consentement ou par fait de conquête.

Voici le texte de Dr. An-Nashmi adressé à Haay al-Haay :

J’aimerais éclaircir une seule question dont l’explication d’un point de vue du droit musulman est extrêmement importante. De même, j’évoquerai ses conséquences si nous la considérons comme une fatwa, ou du moins, le lecteur la considère comme telle. J’entends par-là, la question relative à la légitimité absolue du gouverneur qui a conquis le pouvoir par la force, de manière à l’appliquer à l’autorité militaire sous le commandement de Sissi ou du président temporaire. Il s’agit-là d’une question liée au droit musulman et à l’histoire, qui relève du domaine de la politique générale « siyasa shar’iyya » locale et internationale dont le statut nécessite une analyse profonde et globale et exige un effort de réflexion émanant des savants qui en ont les compétences, qui tient compte des tenants et des aboutissants de cette question.

Tout d’abord, concernant le fait de dire que : De l’avis consensuel de la communauté, il est obligatoire d’obéir à quiconque détient l’autorité par consentement ou par fait de conquête. Je citerai les remarques nécessaires concernant cette fatwa, et j’évoquerai aussi ses conséquences.

Premièrement : Cette parole de nos anciens juristes a été sortie de son contexte. En effet, ils se sont prononcés sur des  faits concernant le gouverneur qui s’est emparé du pouvoir par fait de conquête qui sont totalement différents des faits d’aujourd’hui. Pour eux, bien qu’il ait conquis le pouvoir par la force, il s’emploie à célébrer les prières et à combattre l’ennemi. En appliquant leur parole sur ce qu’il se passe en Egypte, on ne pourrait en tirer une déduction saine étant donné que le contexte est différent comme nous allons l’expliquer.

Deuxièmement : cette fatwa (de al-Haay) inclut par confusion un criminel tyran dont les crimes sont avérés et que nul observateur sensé ne peut nier, qui a tué en un mois ce qui n’a pas été tué durant l’époque de ses prédécesseurs Nasser, Sadat et Moubarak.

Par ailleurs, ses victimes n’appartiennent pas seulement aux Frères Musulmans, comme les médias veulent le faire croire. En vérité, ses victimes appartenant au reste du peuple sont plus nombreuses.

De même, il t’est parvenu ce qui nous est parvenu, à savoir, l’information de l’interdiction de toutes les voix de l’islam en Egypte : Il a interdit des centaines d’association de bienfaisance et de prédication, dont la plus importante est la « jam’iyya shari’iyya » de tendance salafi, qui prend soin de centaines de familles, de veuves et d’orphelins, c’est d’ailleurs la plus grande association dans ce secteur. Tout le monde a entendu l’information de la fermeture de toutes les chaînes religieuses musulmanes. Il a réorienté la constitution, de l’orientation islamique connue sous le nom d’orthodoxie sunnite « ahl as-sunna wal-jama’ » vers une orientation laïque. Il a d’ailleurs choisi pour l’écrire un comité composé majoritairement de laïques. Et nous ne sont pas en train d’énumérer tout ce qu’il a fait, car cela est connu de tous. Un homme dont tels sont les actes, selon quel texte, quelle règle de droit et quel « ijtihad » peut-on le considérer comme un gouverneur légitime. Au contraire, un tel homme doit être condamné selon les lois de « al-hiraba » (la révolte armée).

Troisièmement : Comme condition de validité de la gouvernance du conquérant, les jurisconsultes stipulent qu’il doit satisfaire aux conditions du califat – en ce qui concerne l’intégrité morale et l’établissement de la législation musulmane – Cette condition fut évoquée par les imams ash-Shafi’i, Ahmed ibn Hanbal, l’imam des deux lieux sacrés (al-Jouweïni), Ibn Taymiya, Ibn Khaldoun et la plupart de ceux  qui ont composé des ouvrages consacrés à la politique générale. A ton avis, cet homme est venu brandir l’étendard de l’islam et de la législation musulmane ? Est-il venu établir la religion de Dieu ? Sans aucun doute, tout clairvoyant sait avec certitude qu’il est venu déclarer la guerre à la religion toute entière, et non pas seulement contre les Frères Musulmans. La question a dépassé les Frères Musulmans depuis le premier jour du coup d’état. D’ailleurs, le coup d’état a pour objectif d’effacer l’islam et toutes ses manifestations.

Tous les jurisconsultes s’accordent sur ce qu’a relaté Ibn Taymiya d’après eux : « Lorsque le gouverneur devient en capacité de les diriger par leur consentement ou par contrainte, il devient le détenteur du pouvoir auquel on doit obéissance s’il ordonne à l’obéissance de Dieu »

D’ailleurs, l’imam al-Mawardi évoque dans son ouvrage « al-ahkam as-sultaniyya » (les statuts gouvernementaux » sept conditions concernant le calife et l’émir qui s’empare du pouvoir, dont aucun ne s’applique à cet homme, qu’il gouverne directement ou derrière un rideau, je les cite d’une manière synthétique :

1- La reconnaissance de la situation acquise à l’imamat en sa qualité tant de lieutenance de la prophétie, que de souveraineté spirituelle …

2- La manifestation d’une pieuse obéissance, telle quelle éloigne toute idée qu’il y ait chez l’investi, aucune résistance et qu’elle efface son péché d’insubordination.

3- Un accord d’amitié et d’aide réciproque qui donne aux musulmans l’autorité sur tous autres qu’eux.

4- Que soient déclarés valables les pouvoirs à caractère religieux qui ont été conférés, et les jugements et décisions en émanant, exécutoires, sans qu’il n’y ait de nullité résultant de la viciation des nominations.

5- Que la perception des sommes légalement dues ait lieu dans des conditions telles que celui qui les verse se trouve dûment libéré et que celui qui les prélève estime faire œuvre licite.

6- Que les peines légalement déterminées soient régulièrement appliquées et frappant celui qui les encourt.

7- Que l’émir, attentif à maintenir la religion dans le peuple, se détourne des actes interdits par Dieu.

De toute évidence, aucune de ces conditions ne s’applique à cet homme comme nous l’avons signalé. La comparaison laisse entendre ici que certaines de ces conditions peuvent être appliquées sur quiconque est investi au pouvoir avec une orientation islamique et qui prétend vouloir appliquer progressivement la législation musulmane, on lui accordera alors l’occasion de le faire.

Quatrièmement : Les jurisconsultes prennent en compte ce qui suit : contre qui le gouverneur investi par le fait de conquête a-t-il remporté la victoire ? A-t-il défait un injuste qui refuse d’appliquer la Loi divine pour établir la Loi divine et la justice ? Ou s’agit-il d’un injuste qui a vaincu un injuste ? Ou s’agit-il d’un injuste qui a vaincu un gouverneur juste et légitime pour supprimer la loi divine et la justice ? De quelles catégories d’homme est Sissi ? Certainement pas des deux premières. Il est plus proche de la troisième.

Ainsi, Sissi et ses semblables sont un cas particulier qui n’a pas été pris en compte par nos jurisconsultes. La situation est qu’il a vaincu un gouverneur légitime élu par le peuple qui s’est employé à établir la justice et la législation musulmane progressivement, qui en plus, porte en lui des orientations islamiques qui l’ont fait parvenir à la présidence. Et c’est, d’ailleurs, pour ces orientations islamiques que les ennemis de l’islam, de l’intérieur et de l’extérieur, se sont réunis contre lui, ce qui confirme l’erreur de faire du conquérant évoqué par les jurisconsultes l’élément fondateur de la fatwa.

Cinquièmement : Cette fatwa n’a pas analysé la question de l’insubordination au gouverneur en précisant qui est sorti contre qui ? Cet homme s’est insurgé contre celui qui a été élu par le peuple. Lui-même lui a prêté serment d’allégeance. Puis, il l’a trahi et a dirigé son armée contre lui. Selon les normes de la législation musulmane, c’est lui le rebelle et dissident évoqué par les jurisconsultes lorsqu’ils parlent de rebelles « boughat » et de dissidents « khawarij », et c’est ce que nous enseignons à nos étudiants dans nos universités. C’est lui qui doit être exécuté conformément au hadith du Prophète (saws) : « Celui qui vient à vous alors que vous êtes unis, voulant vous diviser, exécutez-le »

Sixièmement : La fatwa est liée à ses conséquences. On ne peut édicter une fatwa sans tenir compte de ses conséquences, positives et négatives, et sans considérer les intérêts et les préjudices. Les conséquences de cette fatwa sont les suivantes :

1-    Soutenir le régime militaire et asseoir son autorité sur le peuple. Or, depuis environ soixante ans, ce n’est autre que l’armée qui a causé la rétrogression de la communauté musulmane, le pillage de ses biens et la fuite des savants, et ce genre d’avis juridique contribue à maintenir la communauté dans la résignation et l’humiliation.

2-    La conséquence inéluctable de cette fatwa, c’est dire que Kadhafi qui a détruit la Lybie, écarté la Sunna des sources législatives, et même altéré le Coran, est un gouverneur légitime, son obéissance est donc obligatoire et ceux qui se sont révoltés contre lui sont des « kharijites », de même que Ben Ali. La marginalité de cette fatwa se manifeste d’une manière plus flagrante en considérant le tyran de la Syrie Bachar comme un gouverneur légitime dont l’obéissance est obligatoire et les insurgés contre lui sont dans le péché bien qu’il a tué plus de cent milles musulmans et bien qu’il soit nouçayrite (alaouite), or, les nouçayrites sont jugés incroyants par tous les savants.

3-    Parmi les conséquences de cette fatwa, et c’est la pire, c’est que ce « fiqh », est contraire à la voie des pieux-prédécesseurs au niveau du texte et du contexte, s’il se répandait dans la communauté – que Dieu nous en préserve – les musulmans n’auraient aucun avenir. On doit jurer allégeance à chaque tyran qui s’empare du pouvoir par fait de conquête. Si un autre tyran surgit et le renverse par fait de conquête, on devra aussi lui obéir et lui prêter allégeance. Ainsi, les tyrans conquérants se succèderont au pouvoir et la direction de la communauté passera d’un tyran à un autre, qui refusera l’application de la législation musulmane et à qui on devra obéissance et allégeance. Par contre, toutes les voies seront obstruées devant les gens biens et les vertueux : aucun conseil à ces tyrans ne sera entendu, quant aux manifestations, elles font partie – pour vous – des pires interdits. Je pense que notre islam et notre « fiqh » est beaucoup plus noble que ce « fiqh ». Plus encore, ce « fiqh » n’est pas conforme à celui de l’orthodoxie sunnite « ahl as-sunna wal-jama’a ». Quel rapport a cette compréhension avec la compréhension des prédécesseurs « salafs » qui appelle à conseiller le gouverneur et même à le critiquer sévèrement en cas de besoin, à l’instar, d’al-Hassan al-Basri avec Yazid, d’al-Awza’i avec l’abbasside ‘Abdoullah ibn ‘Ali, de Sa’id ibn Joubeïr et de Hittit az-Zayyat avec al-Hajjaj ibn Youssef ath-Thaqafi, de Sofiane ath-Thawri avec Abou Ja’far al-Mansour, d’al-‘Iz ibn ‘Abd as-Salam avec le roi Ismaïl et bien d’autres, tous se sont opposés aux gouverneurs et certains d’entre eux se sont même exprimés sur le « minbar » ouvertement et ont cessé de faire des invocations pour le gouverneur.

Et vous n’êtes pas sans savoir la manifestation massive dirigée par Ibn Taymiya, d’après ce qu’évoque Mouhib ad-Dine al-Khatib dans son étude consacrée à la vie de cheikh al-islam. Il dit : « Les gens entendirent que le cheikh sortit pour éradiquer une innovation. Les gens se sont donc rassemblés avec nous en grand nombre ».

Aucun historien n’a nié ce qu’a évoqué Ibn al-Jawzi dans son livre « al-mountadhim » à propos des savants et des connaisseurs du Coran qui se sont réunis devant le siège du califat réprouvant le fait d’insulter les compagnons. Les commerçants firent grève et fermèrent leurs boutiques et se joignirent à ce rassemblement. De même, les savants hanbalites et certains shafi’ites se réunirent et exigèrent du Commandeur des croyants la fermeture des lieux de débauches et de vente d’alcool.

4-    Cette fatwa provoque chez l’étudiant et le commun des musulmans une confusion lorsqu’ils lisent des hadiths exposant ces orientations appelant à l’obéissance au conquérant d’une manière absolue sans restriction et sans condition sauf en cas de prise du pouvoir par fait de conquête, et d’autres hadits appelant à appliquer la législation. Parmi ces hadiths : « Si on prête allégeance à deux califes, tuez le dernier d’entre eux », « Celui qui a fait acte d’allégeance à un Imam en mettant sa main dans la sienne et en l’assurant de la sincérité de son cœur, qu’il lui obéisse dans la mesure de son possible, si un autre vient lui disputer son autorité, alors tranchez la tête du second », « Puis, leur ont succédé des gens qui disent ce qu’ils ne font pas, et font ce qu’on ne leur ordonne pas. Quiconque les combat avec sa main est un croyant. Quiconque les combat avec sa langue est un croyant, et quiconque les combat avec son cœur est un croyant, après cela, il n’y a plus le poids d’un grain de moutarde de foi », « Lorsque les gens voient l’injuste commettre son injustice sans l’en empêcher, ils ne sont pas loin de voir Dieu les frapper tous, sans distinction, d’un châtiment provenant de Lui ». L’imam Ahmed dit : « Lutter est légitime pour quiconque en est capable tant que ce n’est pas avec l’épée ». Le Prophète (saws) dit également : « Vous commanderez le bien, interdirez le mal, ferez cesser l’injustice de l’injuste, le ramènerez de force au bon droit et l’obligerez à le suivre, sinon Dieu installera sûrement la haine entre vos cœurs, puis vous maudira ». ‘Oubada ibn as-Samit dit : « Nous avons prêté allégeance au Messager de Dieu pour écouter et obéir dans la difficulté et dans l’aisance, dans ce qu’il nous plaît et dans ce qu’il nous déplaît, pour ne pas contester l’autorité à ses ayants-droit, et pour proclamer la vérité sans craindre, pour Dieu, les reproches de quiconque » Dans une autre version : « pour ne pas contester l’autorité à ses ayants-droit, sauf si vous constatez une incroyance évidente dont vous avez un argument provenant de Dieu »

Le Prophète (saws) dit aussi : « On mettra à votre tête des chefs dont vous approuverez certains comportements et dont vous désapprouverez d’autres. Celui d’entre qui n’aura pas aimé ces comportements se sera disculpé, celui qui les aura désavoués aura assuré son salut, contrairement à celui qui aura accepté et suivi » Ils dirent : « Ô Messager de Dieu ! Ne devons-nous pas les combattre ? » Il dit : « Non, tant qu’ils assurent parmi vous la Prière », « Le meilleur des martyres, c’est Hamza ibn ‘Abd al-Mouttalib, et un homme qui se lève devant un chef tyran en le critiquant »

Tous ces hadiths, qu’ils évoquent l’obéissance au gouverneur d’une manière générale, ou qu’ils permettent de le critiquer et de l’empêcher de nuire s’il est injuste, concernent le gouverneur qui applique la législation musulmane mais dont la gouvernance est entachée d’injustice et de perversion. De même, on ne peut reconnaître la légitimité d’un gouverneur conquérant ni lui obéir ni lui prêter allégeance tant qu’il n’applique pas la législation musulmane, s’emploie à répandre les enseignements de la religion ou destitue un gouverneur injuste qui n’applique pas la législation musulmane pour que, lui, l’applique. Or, la réalité, le bon sens et la législation musulmane prouvent que ni cet homme (Sissi) ni son parti (l’armée) ni le reste (fouloul) de l’ancien régime se sont emparés du pouvoir par fait de conquête pour établir la Loi de Dieu. Au contraire, lorsqu’ils constatèrent un retour vers la Loi de Dieu entrepris par le gouverneur élu, ils réalisèrent leur coup d’état.

Une question importante s’impose ici : Si Sissi et ses semblables ne représentent pas le gouverneur conquérant défini par les jurisconsultes, quel est alors leur statut juridique ?

C’est ce à quoi j’ai fait allusion en disant que le sujet a besoin d’une compréhension minutieuse et un effort de réflexion « ijtihad » émanant de ceux qui en ont l’habilité. Manifestement, il est juridiquement obligatoire de s’employer à empêcher cet homme et ses semblables d’accéder au pouvoir. Les savants se doivent d’informer la masse et les autres de l’interdiction de soutenir cet homme et ses semblables à travers des élections ou autre. Ce qui se passe aujourd’hui en Egypte, à savoir, le refus de Sissi et de ses semblables parmi les chefs de l’armée ou les autres et la revendication du retour à la légitimité constituent le devoir religieux afin qu’il ne s’empare pas du pouvoir et que les choses ne s’établissent pas lui, ce qui provoquerait le retour du régime militaire au pouvoir. S’il parvient au pouvoir par n’importe quel moyen, y compris par le biais de la falsification habituelle, sans que l’on dispose de la capacité de le destituer, ce sera une terrible catastrophe qui s’abattra sur l’Egypte. Il sera interdit de le soutenir dans son injustice. On devra le conseiller et le critiquer sévèrement selon les cas et patienter jusqu’à ce que l’occasion de le destituer se présente.

Cheikh ‘Ajil an-Nashmi

Traduit par Havre De Savoir

3 Comments

  1. assalamou alaikoum
    @Mostafa Brahami
    D’après ce que j’ai entendu, c’est qu’à une certaine époque les soulèvements contre les gouverneurs étaient une question sujette à divergence. Puis par la suite, eu égard à aux méfaits constatés, une époque a vu s’établir un consensus chez les savants, allant dans le sens de l’interdiction du soulèvement. Et selon une règle juridique, lorsqu’à une époque donnée un consensus est établi, on ne peut plus revenir dessus, d’après le hadith du Prophète, paix sur lui, « Allah ne fait pas que ma communauté se mette d’accord sur une erreur ». Sens approché.
    Ça reste à chercher plus en détail.

  2. Salamou alaikoum wa rahmatou Allah,
    Très bon texte de cheikh An-Nashmi qu’Allah récompense.
    Cheikh Moustapha, juste pour enlever toute mauvaise compréhension de futures lecteurs de votre commentaire.
    Vous évoquez la légitimité de se révolter contre le gouverneur tyran et injuste. Et je vous rejoins la dessus.
    Par contre en première lecture du premier exemple on pourra fortuitement comprendre que la sortie de notre mère Aicha et Zoubair Ibn al 3awam (si je ne me trompe pas)et d’autre compagnons . qu’Allah les agrès tous était contre l’imam Ali qu’Allah l’agrée; et parce que l’imam Ali qu’Allah l’agrée était sorti du droit chemin.
    Pouvez-vous SVP enlever cette ambigüité, qu’Allah vous récompense.
    Avec tous mes respects.
    Salam

  3. Mostafa Brahami Reply

    Salam alikoum

    Je voudrais tout d’abord saluer la clairvoyance de cheikh An-Nashmi et son analyse minutieuse.
    Mais il est un fait fondamental que je ne peux comprendre, c’est celui de l’occultation de faits très importants et pertinents dans notre histoire, occultation consciente de la part de beaucoup de savants. Il s’agit de 2 révoltes par les armes contre une autorité:
    1. Notre mère ‘Âïsha, que Dieu l’agrée, n’a-t-elle pas pris les armes, et avec elle de nombreux Compagnons, contre l’autorité légitime du 4e calife Ali Ibn Abî Tâlib ?
    2. Hussayn, le petit-fils du Prophète (saws), qui est lui-même un Compagnon, ainsi que d’autres Compagnons et des Successeurs n’ont-ils pas pris les armes contre l’usurpateur du pouvoir, à savoir Yazîd Ibn Mu’awiya ?
    Alors pourquoi condamner tout soulèvement des musulmans contre leur autorité, alors que le Prophète (saws) a dit que le meilleur jihâd est celui qui dit la parole de vérité face à un gouvernant tyran. Et que le Coran fait du amr bil ma’rouf une condition essentielle de la vie de la société musulmane.
    Je ne peux comprendre l’occultation de ces faits historiques et leurs valeurs jurisprudentielles ainsi que tous ces hadiths et versets coraniques.

    Salam

    Mostafa Brahami

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